Le monde du football amateur en grande difficulté

La crise de la covid-19 aura fait de nombreuses victimes, et pas uniquement humaines. Parmi elles se trouve notamment le monde du sport, et plus particulièrement celui du football. Si les déboires du ballon rond professionnel français ont fait grand bruit dans les médias, une autre branche de ce sport fait moins parler d’elle : la section amateur. Pourtant, elle souffre tout autant de la pandémie que le monde traverse depuis maintenant plus d’un an.

Des pertes colossales pour les clubs de football

Suite à la crise sanitaire qui s’est abattue sur les sphères sportives, les clubs de football amateurs vont devoir faire face à une perte historique durant l’année 2021. Pour le Comité olympique : « à ce stade, on constate déjà un déficit de recettes d’un montant de 376 millions d’euros, dont 260 millions de pertes de cotisations et 116 millions de pertes « autres » (subventions, partenariats, billetterie…). » Beaucoup de clubs plaident pour une nouvelle aide d’urgence de la part de l’Etat, ajoutée aux 120 millions d’euros déjà débloqués dans le cadre d’un plan de relance subventionné il y a quelques mois, dont 30 millions répartis entre clubs et fédérations sportives. Heureusement, ce n’est pas le cas de tous les clubs. Selon Kevin Hennecart, président du Patronage Laïque du Pilier Rouge (PLPR) en Bretagne, les meubles ont été sauvés : « On a pu bénéficier du chômage partiel pour l’administration. On pense finir à l’équilibre malgré tout, surtout si la fédération réalise des remboursements sur les licences comme la saison passée ». Malheureusement, tous n’ont pas eu cette chance, comme celui de Loris, défenseur de l’ES Maintenon Pierres : « On est arrêté depuis plus de 5 mois. On avait un tournoi national qui devait accueillir plusieurs équipes pros au niveau U11, comme Angers, Troyes ou Clermont, qui a été annulé. Le président a cherché des subventions pour compenser mais ça n’a pas pu se faire, donc économiquement on a été forcément affecté.»

Des licenciés amateurs en plein doute

D’ailleurs, ces licenciés ne le sont même plus. Avec l’incapacité de pratiquer leur sport pour lequel ils paient, les abonnés ont vu leurs licences stoppées. Au cours de ces dix derniers mois, beaucoup de clubs ont d’ailleurs constaté une baisse du nombre d’adhérents.

Durant cette rentrée 2020, la saignée a été importante pour toutes ces associations : un quart d’adhésions en moins, une perte chiffrable « autour du milliard d’euros » selon le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Mais malheureusement, le licencié, c’est le nerf de la guerre. Les cotisations représentent plus de 25% du budget.

La plupart des joueurs ne souhaitent pas reconduire leurs adhésions, car la saison risque de se terminer en eau de boudin, comme en 2020. Il n’y a plus de matchs à jouer, alors pourquoi payer pour reprendre une licence ? Les clubs devraient donc demander que les licences engagées et payées cette année soient prolongées à la saison prochaine, pour éviter une nouvelle année blanche. D’autres clubs ont choisi une solution différente afin d’aider leurs joueurs, comme le Quimper Ergue Armel FC, où évolue Alexandre : « Le club a proposé de rembourser une partie de notre licence cette année. Une aubaine pour un étudiant comme moi, car une centaine d’euros ce n’est pas rien, surtout en ces temps difficiles ». Joueurs comme clubs, ils attendent tous une aide de la FFF et de l’État, car eux sont en train de sombrer dans l’indifférence totale. Il faut sauver le Football amateur français.

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